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CR Club Tech4Tech s05c05 - Monolithe VS Micro-Services

26 novembre 2025 par
CR Club Tech4Tech s05c05 - Monolithe VS Micro-Services
DIGITAL LEAGUE Saint-Etienne, Michael NGO

La session du Club Tech4Tech du 30 septembre 2025 a réuni une vingtaine de participants, principalement des développeurs, architectes logiciels et CTO, autour d’un sujet central : Monolithe vs Microservices. L’objectif était de comprendre les forces et faiblesses de chaque approche, d’identifier les critères de choix en fonction du contexte, et d’explorer les stratégies de migration, notamment via le pattern Hive. Les échanges ont été nourris par des retours d’expérience concrets, des débats sur les pièges à éviter, et des conseils pragmatiques pour adapter l’architecture au besoin réel des équipes et des produits.

(La suite de ce compte-rendu est réservé à nos adhérents, connectez-vous pour en profiter !)

Les 4 approches architecturales : avantages et limites

La présentation a débuté par un état des lieux des quatre principales approches architecturales :


Monolithe Classique

Simplicité de développement et de déploiement, mais scalabilité limitée et couplage fort. Idéal pour les petites équipes ou les MVP.


Microservices

Scalabilité granulaire, autonomie des équipes, mais complexité opérationnelle et latence réseau. Adapté aux grandes équipes et aux produits matures nécessitant une scalabilité ciblée.


Monolithe Modulaire

Compromis entre simplicité et préparation au découpage. Permet une meilleure organisation du code, mais reste limité par une base de code unique.


Pattern Hive

Approche hybride où les modules communiquent via des interfaces réseau, même en interne. Facilite la migration vers les microservices en mesurant les interactions et en réduisant les surprises. Nécessite cependant une discipline accrue et une charge mentale plus élevée.

Critères de décision :

Taille de l'équipe

- de 5 développeurs → Monolithe

6-15 → Monolithe modulaire ou Hive

15+ → Microservices ou migration progressive.

Phase du produit

MVP/POC → Monolithe

 Croissance → Modulaire / Hive

Scale → Microservices.​

Expertise technique

Équipes juniors → Monolithe

Équipes seniors/DevOps matures → Microservices.

Complexité Métier

Domaine simple → Monolithe 

Domaines multiples → Modulaire/Hive 

Domaines complexes et autonomes → Microservices.

Retours d'expériences


Les débats ont été riches en retours d’expérience, mettant en lumière les écueils et les succès rencontrés :

  • Migration ratée vers les microservices : Plusieurs participants (dont Patrice, Gautier) ont partagé des cas où le passage aux microservices, motivé par la mode ou une anticipation excessive, a conduit à une complexité ingérable pour des équipes réduites. Problèmes récurrents : couplage caché, latence réseau, difficulté de synchronisation des données, et surcoût de maintenance. Certains ont dû revenir à un monolithe modulaire pour retrouver stabilité et productivité.
  • Problématiques de données : La centralisation des données (RGPD, performance) et la gestion des bases multiples ont été soulignées comme des défis majeurs. Certains ont opté pour une base centralisée malgré une architecture microservices, pour des raisons légales ou techniques.
  • Pattern Hive et migration progressive : Le pattern Hive a été présenté comme une solution pragmatique pour préparer une migration vers les microservices, en mesurant les interactions et en réduisant les risques. Cependant, sa mise en œuvre demande une discipline stricte et une bonne couverture de tests.
  • Charge mentale et humain : L’impact sur les équipes a été un point clé : une architecture trop complexe peut démotiver, surtout si les développeurs doivent gérer plusieurs services en parallèle sans avoir les compétences ou les outils adaptés.

... et pièges (récurrents) à éviter


  • Monolithe : "Big Ball of Mud" (couplage excessif), base de données comme point d’intégration, état mutable partagé.
  • Microservices : "Distributed Monolith" (services trop couplés), communication "chatty" (trop d’appels réseau), inconsistance des données.
  • Migration : Sous-estimation des coûts de refactoring, manque de tests de régression, formation insuffisante des équipes.

Stratégies de migration et bonnes pratiques

La migration doit être mesurée, progressive et justifiée par des données :

1

Evaluation

Audit du code, identification des domaines métiers, analyse des performances, évaluation de l’équipe.​

2

Restructuration

Passage par un monolithe modulaire, mise en place de tests (golden tests), formation des équipes.

3

Pattern Hive

Activation de la couche réseau, monitoring des interactions, optimisation des contrats.

4

Migration sélective

Extraction des services "leaf" (peu couplés), infrastructure cloud-native, monitoring distribué.

Bonnes pratiques ?

Mesurer avant de migrer

Utiliser des métriques d’usage et de performance pour justifier le découpage.

Investir dans les tests

Couverture de tests essentielle pour sécuriser les refontes et éviter les régressions.

Éviter l’over-engineering

Accompagnement sur les nouveaux patterns (DDD, architecture hexagonale, etc.) et les outils (Git, CI/CD).

Former les équipes

Ne pas anticiper des besoins futurs non avérés ; privilégier l’approche incrémentale.

Conclusion

Il n’existe pas de solution universelle : le choix architectural dépend du contexte (taille de l’équipe, maturité du produit, complexité métier, expertise technique). Les microservices ne sont ni une mode ni une nécessité absolue, mais un outil parmi d’autres, à utiliser avec discernement.

Points clés à retenir :

  • Le contexte prime : Adapter l’architecture à la réalité des équipes et du produit, pas aux tendances.
  • L’architecture évolue : Une refonte doit être justifiée par des mesures (volumétrie, scalabilité, maintenance), pas par des effets de mode.
  • La discipline est cruciale : Que ce soit en monolithe ou en microservices, une architecture bien structurée et documentée facilite la maintenance et les évolutions futures.
  • L’humain avant la tech : La charge mentale des équipes et leur capacité à adopter de nouvelles pratiques sont des facteurs critiques de succès.

Les participants ont été encouragés à partager leurs retours d’expérience, à s’entourer de profils expérimentés pour accompagner les migrations, et à privilégier une approche step by step plutôt qu’une refonte radicale. Le prochain Club Tech4Tech, prévu le 25 Novembre, abordera le thème du DevOps avancé, avec un témoignage de Christophe Chaudier.